Vielmanay, 1793 : État des lieux du presbytère de Vielmanay à l'époque de l'arrestation de son curé, François-Augustin Marille.

Ce presbytère a été détruit. Il se situait à angle droit de l'entrée de l'église, tout près de la route, et était orienté nord-sud. (0)

 

Emplacement de l'ancien presbytère.

 

Le curé Marille dans ses meubles (1793)

À l'époque de son arrestation (1793), le curé Marille habite le bourg de Vielmanay, au presbytère. Contrairement à ce qu'il prétend, loin d'être dans la gêne, il semble au contraire jouir d'un certain confort. Divers indices donnent même à penser qu'il n'a nullement renoncé aux plaisirs terrestres. Qu'on en juge !

Chauffée par une cheminée, la maison curiale est éclairée par au moins deux fenêtres garnies de rideaux - ce qui laisse supposer l'existence de deux pièces. Sous chacune de ces fenêtres se trouve une petite commode, l'une à tiroirs, l'autre à battants - la seconde fermant à clef. On imagine que c'est dans l'une d'elles que le curé range son linge : 18 chemises, 5 bonnets de coton, 2 paires de bas de laine noirs, 2 vestes, 1 culotte, 2 soutanes, 1 robe de chambre en indienne, 1 chapeau... et le linge de maison : 4 draps, 1 rideau, 8 nappes, 52 serviettes (!). Dans l'une des pièces se dresse le lit du curé, entouré de rideaux coulissants et surmonté d'un ciel de serge bleue. À proximité est disposée une petite table de nuit. Le mobilier de la pièce se compose d'un secrétaire, d'un prie-Dieu, d'une grande glace ainsi, probablement, que de la "bibliothèque" du curé - faite de quelques planches de bois supportant une belle collection de livres (608 volumes !). On doit vraisemblablement y trouver également la première des trois tables recensées au presbytère : une petite table à jouer, à tiroirs. Deux autres tables figurent à l'inventaire (mais, curieusement, pas d'armoire) : une petite table à quatre pieds et une mauvaise table de cuisine. Cinq chaises empaillées permettent de s'asseoir. La cheminée sert évidemment également à cuisiner. Elle abrite une garniture de feu - composée de deux chenets, une pelle et une pincette -, un trépied et une crémaillère. Divers récipients s'y succèdent : 2 chaudières, 1 poêle, un poêlon de cuivre. Dans la cuisine, on trouve également une maie, huche à pétrir le pain, et un cuvier pour la lessive. La vaisselle du curé Marille se compose de 5 bouteilles, 5 carafes de verre noir et blanc, 4 gobelets, 4 cuillers, 4 fourchettes, 4 plats, 9 assiettes, 1 vase de jade, 1 soupière de faïence, 1 moulin à café, 1 salière en cristal... À cet inventaire, il faut enfin ajouter divers objets probablement rangés dans le cellier attenant : 70 pièces de poterie, 4 boîtes de fer blanc, 2 sacs, 2 grandes écuelles de bois, 2 seaux à puiser l'eau, 1 dévidoir à pelottes, 1 moulin garni de ses toiles (?), 1 boisseau, 1 tonneau, 1 escabeau, 1 méchante hache, 1 petite lanterne... Enfin - et c'est l'unique bestiau mentionné -, le curé Marille possède une vache. L'inventaire ne mentionne ni toit à porcs ni poulailler. Il n'est pas non plus fait état de cet auxiliaire pourtant indispensable au ministère paroissial : un cheval. On note, enfin, que le curé Marille n'a apparemment pas d'argent ni de papiers... Mais cet inventaire est-il exhaustif ? Il semble en effet que divers objets aient été dérobés avant l'intervention de l'autorité chargée de la vente aux enchères...

D'autre part, le curé Marille n'est pas seul à habiter les lieux. Il les partage avec sa domestique, Madeleine Pompanon, âgée de 39 ans, entrée à son service en 1787 (son jeune âge a dû faire jaser). Veuve, celle-ci est venue avec ses propres affaires : bois de lit, paillasse, lit de plume, matelas, traversin, couverture, rideaux de serge verte, armoire en chêne, table de bois avec tiroir, quatre chaises, une bergère, un petit miroir, des vêtements...

 

Aller plus loin :

- François-Augustin Marille, curé de Vielmanay

 

Recherche :

- photo de l'ancien presbytère de Vielmanay (contact)

 

Contributeur :

- Jean-Pierre Devignes

 

 Accueil  Vielmanay

Page créée le 13 décembre 2009. Dernière mise à jour le 16 août 2015.

© Cahiers du val de Bargis