L'hôpital militaire de Châteauneuf

(1914-1918)


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L'Ambulance

 

On estime à 10 000 le nombre d'hôpitaux militaires créés en France pendant la Grande Guerre. Dans la Nièvre, 43 localités sont concernées.

Celui de Châteauneuf - l'Ambulance (établissement hospitalier temporaire) - est installé dans l'ancienne école de filles, en face de l'église. Annexe de l'hôpital de Cosne, il ne compte au début que 12 lits, en 1915, puis passe à 32 et à 40 lits... soit deux fois plus qu'à Donzy ! Il est un temps envisagé, par le maire de l'époque, d'ouvrir un second hôpital de 40 lits dans les locaux de l'ancienne gendarmerie mais ce projet est finalement abandonné.

La date précise de l'ouverture de l'hôpital de Châteauneuf - sans doute en 1914 - est inconnue. Il ferme le 28 novembre 1918, soit deux semaines après l'Armistice.

Certains de ses patients sont-ils morts à Châteauneuf ? On imagine que oui mais le registre d'état civil n'en fait pas mention. On y trouve en revanche le nom des soldats originaires de Châteauneuf "morts pour la France" en d'autres lieux.

 

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Groupe de soldats dans la Grand-Rue.

L'Ambulance se trouve à gauche, signalée par la croix rouge et la présence d'une infirmière. A droite, un peu plus bas, l'ancien (?) hôtel de France.

 

Châteauneuf à la veille de la Grande Guerre

* En 1911, Châteauneuf compte 1436 habitants.

* On trouve au bourg deux écoles, l'une publique et l'autre privée (4 institutrices).

* On y trouve également, au moins, trois cafés et un hôtel.

* Le curé, Pierre Simonot, est âgé de 73 ans.


Catégories socioprofessionnelles

Les habitants du bourg exercent une cinquantaine de professions différentes :


- 1 docteur en médecine - Abel Blond - qui est aussi le maire de Châteauneuf pendant la Première Guerre mondiale ;

- 1 curé ;

- 1 pharmacien ;

- 6 instituteurs publics (hommes et femmes), 4 institutrices privées ;

- 5 facteurs des postes, 4 cantonniers, 4 gendarmes (dont 1 maréchal des logis), 1 receveur des postes, 1 employé des postes,1 secrétaire de mairie, 1 percepteur ;

- 9 propriétaires exploitants, 6 cultivateurs ;

- 1 marchand de vin en gros, 1 marchand de bois, 4 négociants ;

- 7 boulangers, 5 épiciers / épicières, 5 bouchers, 4 modistes, 3 cafetiers, 2 maîtres d'hôtel, 1 buraliste ;

- de nombreux artisans : 14 couturières, 7 menuisiers, 6 charpentiers, 5 cordonniers, 4 bourreliers, 4 plâtriers,  4 charrons, 3 ferblantiers, 3 tailleurs d’habits, 2 sabotiers, 2 maréchaux-ferrants, 1 bonnetière, 1 tourneur, 1 maçon, 1 tailleur de pierres, 1 chaisier, 1 serrurier, 1 matelassier, 1 tuilier, 1 horloger ;

- 12 domestiques, 3 lingères, 1 cuisinière ;

- 4 voituriers, 4 journaliers, 1 ouvrier agricole, 1 chevrier.



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Photo prise devant l'ambulance de Châteauneuf en 1918
(Collection de François le Nénan)


Assis au premier rang, le 3e soldat en partant de la gauche, portant un pantalon noir et un bandage au cou, est le grand-oncle de François le Nénan, portant le même nom que son petit-neveu. Blessé à Mongival (Somme) le 5 avril 1918, il est d'abord passé par l'hôpital de Cosne avant d'être transféré dans celui de Châteauneuf. La photo date donc de 1918.

On croit reconnaître, sur cette photo, l'infirmière et certains des soldats qu'on aperçoit sur la carte postale reproduite plus haut, où un groupe de soldats se tient en travers de la Grand-Rue. Les soldats sont vêtus d'une vareuse bleu horizon et portent un képi ou un bonnet de police.

Plusieurs personnages retiennent l'attention :

- Au centre de la première rangée, à côté de l'infirmière, se tient un personnage plus âgé, vêtu de sombre : il s'agit certainement du médecin-chef, le docteur Blond. Ce dernier se confond-il avec le maire de la commune, le docteur Abel Blond (alors âgé de 57 ans), ou s'agit-il plutôt de son fils ?

- Assis au premier rang, troisième en partant de la droite, figure un soldat sans doute étranger qui porte apparemment une chéchia (coiffure de drap rouge portée par certains corps des troupes d'Afrique) et qui pourrait être un tirailleur algérien.

- A l'extrême droite, debout, se tient un personnage tout en blanc : un infirmier militaire, certainement.




Bibliographie et sources

* François Olier et Jean-Luc Quénec'hdu, Hôpitaux militaires dans la guerre 1914-1918, tome II, Ysec Editions, 2008.

* Archives départementales de la Nièvre

* Service historique de la Défense

* Musée du Service de santé des armées (Val-de-Grâce)



 

Contributeurs

- François le Nénan / Contributeurs de PASSION-HISTOIRE.net

 

Appel à contribution

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Page créée le 13 octobre 2019. Dernière mise à jour le 1er octobre 2021.

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