Tireurs de mine

à Vielmanay

 

Le sous-sol de la forêt des Bertranges est parcouru par des filons de minerai de fer plus ou moins profonds, donnant naissance à une industrie du fer importante. Le nom des communes du voisinage en témoigne abondamment.

Voici à quoi pouvait ressembler l'activité de ces tireurs de mine :


Trois hommes commencent de creuser un puits d'environ 2.50 m de diamètre. La terre est rejetée à côté. Lorsqu'ils tombent sur un filon, l'un, tel une taupe, creuse latéralement, horizontalement. Le second remplit un seau que tire vers la surface le troisième. La "taupe" avance de la longueur de son corps et repousse le minerai sous lui ou à côté de lui. Il ne s'enfonce pas plus loin car il faudrait étayer. On se remet alors à creuser le puits initial jusqu'à un nouveau filon et on recommence.

Il faut donc imaginer un puits (vertical) qui peut aller jusqu'à 12-15 m de profondeur, avec des galeries horizontales de 2 m de longueur dans lesquelles peut se coucher un homme.

Il n'y avait pas de coup de grisou mais les éboulements étaient fréquents ! On comprend pourquoi les registres de ces paroisses regorgent de tireurs de mine mourant accidentellement.

Quand un filon était trouvé, la zone explorée par les 3 hommes réprésentait en surface un cercle d'environ 7 à 8 m. Lorsqu'un filon était trouvé, 3 autres hommes creusaient à leur tour un puits dont les galeries rejoignaient celles du puits précédent.

Au lieu de tireur de mine, il conviendrait mieux de dire tireur de minerai. En effet, personne ne pensait alors à allumer la mèche !

Actuellement, lorsqu'on se promène dans ces forêts, et c'est caractéristique du côté de Vielmanay, on voit des trous et des taupinières. Les trous sont plus ou moins profonds ; les éboulements, l'amoncellement des feuilles, le ravinement des taupinières, ayant tendance à tout boucher et à reniveler le terrain. Le sol est donc particulièrement instable.

Michel Grammont

 

L'exploitation du minerai

L'exploitation se faisait par des puits de 5 à 6 mètres de profondeur et de 1 mètre de diamètre ou plus, suivant le terrain, du fond desquels partaient de petites galeries rayonnantes, de courte longueur, appelées "caverons", exécutées sans étaiement, ce qui occasionnait de nombreux accidents. Lorsque le minerai se trouvait à fleur de terre, on se contentait de creuser des entonnoirs de 3 à 4 mètres de prodondeur accolés les uns aux autres et dont on trouve la trace en de nombreux endroits dans les forêts. (...)

Cette exploitation était effectuée de façon artisanale par les paysans durant la période d'hiver qui était aussi celle où le débit des rivières était suffisant pour assurer le fonctionnement des soufflets et des marteaux des usines.

Extrait de Forges et forgerons du Berry et du Nivernais - Raymond Robin

 

Tireurs de mine à Vielmanay

- BERTHE Etienne (1685) - BORSIER Thomas (1683) - BRISSAUT François

 

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Page créée le 20 février 2006. Dernière mise à jour le 24 novembre 2012.

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