Colméry, 1743 : Supplique des habitants pour obtenir un secours des autorités après un violent orage les ayant réduits à la mendicité. (0)

3 E 8 / 155 - Archives du notaire Touchard-Aignan Voullereau (Colméry)

 

orage
Orage (fictif !) sur Colméry

 

1 - A Messieurs les presidants eslus conseillers du Roy en l'election

2 - de La Charité


3 - Supplie tres humblem[ent] les habitants des villages des Penisseaux,

4 - Savigny, Le Vaudoizy et le reste desd[its] habitants de la parroisse

5 - dud[it] Colmery, disans que le jour d'hier quatre du present mois (1)

6 - sur les huit à neuf heure du soir seroit survenu un orage (2) des plus

7 - viollans qui ce soit veu poussé par un vents impetueux et duquel

8 - orage seroit tombé une grosse quantité de grosse grelle poussée par les

9 - grand ventz qu'il faisoit en sorte que cela a gasté et entiermant perdu

10 - tant les bons que petis bleds (3), cheneviere (4), arbres et quelque bastimants

11 - qu'il a beaucoup endomagez en tel sorte qu'il n'y a pas esperances de

12 - recueillir dans lesd[its] androits aucunes chose ; et lesquels villages font

13 - et compose plus de la moitié de lad[ite] parroisse ce qui les met à la

14 - mandicité et hors d'estat de pouvoir (vivre) ny emblaver (5) et (les) obliges

15 - à avoir recours à vous. A ce qu'il vous plaise messieurs pour

16 - cognoistre la verité de ce que dessus de nommer de votre office tels

17 - personne capable que vous jugerez à propos pour voir et vizitter lesd[its]

18 - lieux, qui en dresseront proces verbal pour appres eux pouvoir ainsy qu'ils

19 - advizeronts ce faisant ferez justice ; et ont touts declaré ne sçavoir signer (6).


Notes et vocabulaire

(0) - Par convention et pour en faciliter la lecture, le texte original a subi diverses retouches : ajout de majuscules aux noms propres, accents, apostrophes et autres signes de ponctuation indispensables à la compréhension ; développement des abréviations ; suppression des majuscules superflues ; séparation des mots accolés... En revanche, l'orthographe n'a pas été corrigée. Les mots entre parenthèses sont incertains.

(1) - mois : La date n'est pas précisée. Même l'année est incertaine car le document qui est ici transcrit semble être un brouillon, ajouté à un acte notarié qui lui est daté de 1743.

(2) - orage : L'orage est pour le paysan un fléau majeur, contre lequel il ne peut pas grand-chose.

(3) - tant les bons que petis bleds : Les "bons bleds" sont le froment ; les "petits bleds" sont l'orge et l'avoine.

(4) - cheneviere : Une chènevière est un champ dans lequel on cultive du chanvre (lequel fournit une matière textile, préparée par rouissage et teillage), généralement situé à proximité de la maison (pour empêcher les oiseaux de manger les graines) et pas très grand (125 m² aux Moutots en 1664, 250 m² au Vaudoisy en 1723, 200 m² à Asvins en 1788 mais : une boisselée à Chasnay en 1666, une boisselée au Vaudoisy en 1795).

(5) - emblaver : Mettre en culture.

(6) - L'acte n'est pas signé mais il figure dans une liasse du notaire Touchard-Aignan Voullereau (1667-1749), fils de Louis ; sur les traces de son père, celui-ci occupe une place de premier plan à Colméry, dont il est le lieutenant de justice, le procureur fiscal et l'un des notaires au sein du " cabinet " Voullereau (en 1715, le bourg ne compte pas moins de trois notaires de ce nom) ; il exerce son métier de notaire pendant près de 50 ans ; parallèlement à cette activité, il occupe diverses fonctions au sein de la justice locale : bailli de Colméry en 1730, juge de la châtellenie de Châteauneuf en 1739.

 

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Page créée le 14 janvier 2025. Dernière mise à jour le 14 janvier 2025.

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