Châteauneuf, 1749 :
Vente de la "coupe et superficie"
d'un petit bois taillis, la Cendronnerie, pour la somme de 45 livres.
Le nom de ce bois est évidemment en rapport avec la présence
attestée d'une famille Cendre installée à proximité. Cote : 3 E 8 / 6 - Minutes du notaire J.-B. Bonnet (Châteauneuf-Val-de-Bargis) Archives départementales de la Nièvre
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Tresseux (Châteauneuf-Val-de-Bargis) |
1 - Pardevant le notaire royal et au duché de 2 - Nivernois residant en paroisse de Beaumont la Ferriere 3 - et Chateauneuf au val de Bargis en l'etude de m[aîtr]e Jean 4 - Baptiste Bonnet l'un d'eux l'autre present ce jour d'huy trente 5 - may mil sept cent quarente neuf fut present Edme 6 - Thomas laboureur demeurant au village de Bondieuse 7 - paroisse de Cessy les Bois, lequel de gré et volonté 8 - sans force ni contrainte a reconnu et confessé avoir 9 - vendu, ceddé, quitté et delaissé et par ses presentes 10 - il vend, cedde, quitte et delaisse avec promesse de 11 - garantir à peine etc à damoiselle Marie Germain (1) 12 - veuve du s[ieu]r Louis Petit en son vivant marchand 13 - demeurant au bourg dudit Chateauneuf, presente 14 - et acceptant. C'est à scavoir la couppe et superficie 15 - d'un petit quanton (2) de bois taillis appellé la Cendronnerie (3) 16 - tand ainsy qu'il s'etend et comporte, tenant du tenant au 17 - grand chemain qui vat de Donzy à Champlemy, du couchant 18 - à la rouesse (4) qui appartient à plusieurs particuliers, du levant 19 - au bois des Loiziaux et autres appelé les Deux Buissons 20 - et du septentrion audit acquereur ; la presente vente ainsy 21 - faitte sans aucune reserve que les balivaux (5) de la 22 - valeur du taillis et en outre pour et moyenant les 23 - prix et somme de quarente cinq livres, laquelle 24 - somme a esté presentement et comptant payer par 25 - laditte dam[oisel]le Germain audit Thomas en espece et 26 - monaye ayant cours dans ce royaume ; 27 - et à ce moyen s'est ledit vendeur 28 - demis, devesteu et desaisy de laditte 29 - supperficie dudit bois pour et au 30 - proffit de laditte acqueresse qu'il a veteu, saisy 31 - et mis en bonne et paisible possession reelle et 32 - actuelle comme de sa propre chose ; aura laditte 33 - damoiselle Germain huit annez pour la couppe 34 - et enlevement dudit bois à les compter de ce 35 - jour d'huy ; tout ce que dessus a esté stipulé et 36 - accepté par les partyes. Car ainsy etc ; fait 37 - les an et jour que dessus et a laditte dam[oise]lle 38 - signé avec nous, ledit Thomas ayant 39 - declaré ne scavoir signer de luy enquis et 40 - interpellé ; soit controllé.
Germain, veuve Petit - Pic - Hugon - Bonnet (6) |
Notes et vocabulaire (0) - Par convention et pour en faciliter la lecture, le texte original a subi diverses retouches : ajout de majuscules aux noms propres, accents, apostrophes et autres signes de ponctuation indispensables à la compréhension ; développement des abréviations ; suppression des majuscules superflues ; séparation des mots accolés... En revanche, l'orthographe n'a pas été corrigée. Les mots entre parenthèses sont incertains. (1) - Marie Germain : Vivant au bourg, propriétaire (domaine du Potin), très active, Marie Germain (1703 / 1778) est une femme d'affaires avant l'heure ; issue d'une famille de procureurs fiscaux de Colméry, veuve d'un marchand influent, mère de deux syndics de Châteauneuf, elle est la seule représentante de son sexe parmi ceux qui détiennent, à Châteauneuf, le pouvoir économique ; à ce jour, elle est également la seule femme nous ayant laissé sa signature. (2) - quanton : Portion déterminée dans une forêt en vue d'une certaine destination. A noter : au sud de Tresseux se trouve un bois appelé les Cantons (carte IGN). (3) - la Cendronnerie : Il serait bien étonnant que ce toponyme n'ait aucun rapport avec la famille Cendre installée à proximité des lieux (Tresseux). A noter : un acte ultérieur (1757) évoque le Champ de la Cendronnerie, vaste d'environ 3 arpents (soit 1 hectare et demi), situé à Cessy-les-Bois. (4) - rouessse : Petit bois. (5) - balivaux : Jeune arbre non ébranché. (6) - Bonnet : Né à Cessy-les-Bois, descendant d'une famille d'officiers seigneuriaux, le notaire Jean-Baptiste Bonnet (1710 / 1801) est certainement, au XVIIIe siècle, le plus en vue des notables de Châteauneuf. A l'exception d'une période de dix ans, pendant laquelle il habite à Nevers, paroisse Saint-Etienne, il y réside la plus grande partie de sa vie, dans une maison située face à l'église. Il connaît une longue et belle carrière, occupant successivement ou simultanément diverses fonctions : notaire royal, juge, fermier de la châtellenie de Châteauneuf, procureur fiscal, bailli de La Celle-sur-Nièvre, conseiller du roi, commissaire aux saisies réelles du Nivernais... Son petit-fils, Louis Bonnet, sera le premier maire de Châteauneuf.
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Page créée le 9 octobre 2010. Dernière mise à jour le 13 février 2014.
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