Châteauneuf, 1358 : La comtesse de Nevers vient confirmer le "droit de paisson" des religieux de la chartreuse de Bellary, c'est-à-dire le droit qu'ils ont d'emmener paître leurs animaux dans les forêts de Châteauneuf. Il est à noter qu'en 1226, Mahaut de Courtenay, femme d'Hervé IV de Donzy, était déjà intervenue dans le même sens auprès du seigneur de Châteauneuf. On mesure une nouvelle fois l'extrême importance de la forêt dans la vie quotidienne des habitants.

Cette lettre de la comtesse de Nevers, datée de 1358, est extraite de l'ouvrage de Paul Cornu, Etude sur les forêts du Nivernais.

 

A tous ceulx qui verront ces presentes lettres Jehan Lopin, garde du scel madame la comtesse de Flandre, de Nevers et de Rathel en la viconté de Donzi, salut. Saichent tuit que nous avons vehu unes lettres saines et enterinées scellées du scel de tres noble et poissent dame la comtesse des sus dicte contenens la forme qui s'ensuit.

Marguerite, fille du Roy de France, contesse de Flandres, de Nevers et de Rethel, au maistre de nos forez, a nos chastellain de chastel neuf au Val de Bargis et a tous les sergens de nos forez de Beaularriz ou a leurs lieux tenans et deputez salut. Les religieux de Beaularriz de l'ordre de Chartreuse nos ont monstré une clause contenue es lettres de leur fondacion contenent ceste forme: "Donannes etiam eisdem pasturas ad opus omnium bestiarum ouarum ubique in castellania Castri Novi", et se sont complains a nos que vos leur avez empeschié qu'ils ne puissent leurs bestes mener ès pastures par toute la dicte chastellenie de Chasteaul neuf en leur grant grief et preiudice et contre la teneur de leurs dictes lettres de fondacion. Si vos faisons asçavoir que nos avons ledit privilege fait veoir a nostre conseil en la presence du conseil de Loys nostre filz par deliberation duquel nos vos mandons et a chascun de vos que toutes les bestes des diz religieux vos laissiez aller et pasturer par toute ladicte chastellenie pourvehu quil ne mettent autres bestes que les leurs et que icelles ne aillent ès nouveaux tailleiz et revenues durant le temps que par la coustume elles doivent estre en deffense et dores et avant par la manière dessus dite les lessiez joir et user paisiblement, osté et cessant tout empeschement, si qu'il n'en soient plus retourné a Nous. Donné a Nevers soulz nostre scel le XXIIe jour d'aoust l'an de grace mil CCCLVIII et donné quant à la vision des dites lettres l'an mil CCCLX, le XVe jour de septembre. Par madame la contesse en son conseil auquel estoient mestre Regnaud de Molins, Archambault d'Estampes, monsieur Humbert de la Platere, Robert de la Celle, bailli de Donzi et plusieurs autres.

Collation est faicte a loiginal.

P. Ogier. Collacion est par moy faicte a l'originaul.

 

[Original sur parchemin, dépourvu de sceau, Bibl. Nat. Ma lat. 17130 n° 57]

  

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Page créée le 10 avril 2007. Dernière mise à jour le 10 avril 2007.

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